PÉPINIÈRE VAN VEEN À PORTLAND (USA)


J'arrive de bonne heure pour visiter cette pépinière que je connais bien. Ma première visite remonte à 1995 quand Ted Van Veen, le père de Kathy, était encore en vie.
Kathy dirigea ensuite la pépinière de 2003 jusqu'à sa mort en 2017. Elle ne laissait aucun héritier et la pépinière commença à péricliter.






Après quelques années d'abandon, devant la disparition programmée de cette pépinière réputée pour ses succès dans le bouturage, le chapter de Portland a repris à son compte les activités de commercialisation.

Malheureusement la pépinière est fermée. Je pense que je suis arrivé trop tôt et en attendant l'ouverture j'arpente la rue SE Franklin.




J'avais noté des années auparavant que toutes les maisons étaient entourées d'arbustes fleuris et que les Américains étaient réfractaires à la clôture de leur propriété.




De la rue je peux voir quelques plants qui me font patienter.




Cela fait maintenant presqu'une heure que je déambule le long du grillage de la pépinière.




Une dame qui a tout deviné de mon manège vient me signaler que le "gardien" habite la maison juste à côté. Je la remercie et, par chance, celui-ci est devant sa maison.
Je me présente et lui explique que j'aimerais visiter la pépinière si cela est possible.
No problem.





Nous nous dirigeons aussitôt vers l'unité de multiplication.
Il en profite pour arroser quelques plantes dans l'unité de multiplication.




Puis, au bout de quelques minutes, il s'en va en me recommandant de fermer la porte en partant.
Je constate tout de suite que les boutures sont saines.








Je déchiffre quelques noms : R. macabeanum. Il ne me serait pas venu à l'idée de le bouturer.




Et encore moins le rhododendron Fortune.
Je tire légèrement sur les feuilles et je sens que la bouture est racinée. Bravo.
Je note que les bourgeons terminaux ont été coupés.




J'examine les "outils" : le thermomètre indique 20°C.




Cet instrument régule l'arrosage : quand il se met en route, de l'eau se fixe sur la feuille horizontale située à l'extérieur en haut du mécanisme. Sous le poids de l'eau la feuille s'abaisse légèrement ce qui coupe le courant électrique de la pompe. Au bout d'un certain temps, cette eau s'évapore, la feuille allégée remonte et remet le contact électrique de la pompe.
Je crois que cet ingénieux système a été inventé par les Hollandais .




La chaleur de fond nécessaire au bouturage est fournie par des tuyaux d'eau.








Les cumulus sont juste à côté de la porte que je referme derrière moi.




Les boutures racinées sont ensuite entreposées dans deux bâtiments où elles resteront jusqu'à atteindre une taille commerciale.






Tout le reste de la pépinière est à l'abandon.








Quelques rares plantes ont réussi à survivre et présentent de magnifiques inflorescences.




Malheureusement le système d'étiquetage n'a pas résisté au temps : toutes les étiquettes sont illisibles.




Je n'ai pu mettre un nom que sur celui-ci dont les caractéristiques sont si particulières : rhododendron Viscy.




Beaucoup de plantes sont mortes et je quitterai la pépinière sur un sentiment de tristesse.





Texte et photos Marc Colombel